Qui n’a jamais été confronté à un pipi sur le tapis, un coup de griffe sur la tapisserie, une disparition suspecte de nourriture, ou encore le meurtre de sa paire de chaussures préférée… ?
Nous catégorisons ces comportements comme étant des bêtises. Pour autant, nos petits compagnons ont-ils conscience de ce que cela représente pour nous ? Comment réagir lorsque cela se produit ? C’est le sujet que je vous propose d’aborder dans ce nouvel article !
Le concept de bêtise : un point terminologie
Tout d’abord, il est important de comprendre que nous n’avons pas la même perception du monde que nos boules de poils. Si je vous dis cela, c’est parce que les bêtises n’existent pas sans les notions de morale, de bien ou de mal. Or, ces notions sont purement humaines et déterminées selon nos propres règles. Règles qui ne s’appliquent pas dans le fonctionnement de nos chiens et chats ! Le terme de « bêtise » est donc anthropomorphique (sujet que vous pouvez découvrir plus en détail dans cet article).
En général, ces comportements que nous jugeons dérangeants* sont des comportements adaptatifs pour nos petits compagnons, qu’ils sont obligés d’exprimer en réponse à la situation qui leur est proposée. De leur point de vue, il n’y a pas de volonté de nous nuire ou se venger comme on peut souvent l’entendre. Ils vont agir suivant leur instinct, en réponse à un besoin naturel, une émotion, un mal-être, ou encore après avoir fait un apprentissage (par exemple s’ils se rendent compte que faire tomber tel objet déclenche une réaction de l’humain et qu’ils obtiennent alors son attention).
*Etant donné que les mots employés influent sur notre perception de la situation (et nos réactions par la suite), il est donc plus judicieux de parler de « comportements dérangeants » ou « comportements indésirables » pour l’humain.
Punir son animal de compagnie : bonne ou mauvaise idée ?
Est-ce utile de punir mon animal ?
Comme nous venons de le voir, nos chiens et chats ne comprennent pas le concept de bêtise. De ce fait, ils ne vont pas non plus comprendre la punition.
Ils sont en revanche capables de décrypter nos émotions. Ils comprennent donc que nous sommes en colère, et adaptent leur posture et leur comportement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous allons généralement être persuadés qu’« ils comprennent qu’ils ont fait une bêtise ! ». Néanmoins, ils ne feront pas le lien entre la dite « bêtise » et la réprimande. Notre réaction ne fait pas sens pour eux puisque le comportement est légitime. Elle sera seulement perçue comme injuste et inappropriée.
Les conséquences de la punition
En plus de ne pas aider à faire cesser le comportement indésirable, la punition pourrait même avoir l’effet inverse en aggravant ce comportement, voire en entrainant l’apparition d’autres problématiques.
En effet, les sanctions et réprimandes, qu’elles soient physiques ou verbales, sont vécues par nos petits compagnons comme une agression. Elles constituent une atteinte à leur intégrité physique et/ou mentale. De ce fait, punir votre chien/chat ne fera qu’engendrer chez lui de la peur et du stress. En plus de l’incompréhension que cela provoque, l’humain devient imprévisible et menaçant.
Souvent répétée, la punition risque alors :
- D’instaurer un climat anxiogène
- D’impacter le relationnel, en dégradant (ou en empêchant de s’installer) la confiance qui vous lie
- D’amener votre chien ou votre chat à l’inhibition comportementale ou au contraire au développement de conduites agressives pour se défendre (et ce, à terme, même en anticipation d’une potentielle punition)
Comment réagir, quelle attitude adopter face à un comportement dérangeant ?
Vous vous en doutez surement, il n’existe pas « la » bonne manière de faire, qui marcherait à tous les coups et pour tout le monde ! Cela dépendra notamment du comportement en question, du contexte, de votre état émotionnel à l’instant t, du caractère de votre chien/chat, etc.
Néanmoins, à la place de gronder/punir votre boule de poils, il sera plus productif de :
Chercher et comprendre la cause du comportement
Avant tout, plutôt que de vouloir sanctionner un comportement que nous jugeons indésirable, il est important d’analyser la situation et se pencher sur la raison de ce dernier. La vraie question ne devrait pas être « comment le punir lorsqu’il a fait une bêtise ? » mais plutôt « pourquoi a-t-il fait cette « bêtise » » ? Sans compréhension, les tentatives de changements seront généralement inefficaces puisqu’on ne se focalisera pas sur la bonne problématique.
Les comportements dérangeants peuvent notamment être la conséquence :
- D’un problème de santé*
- D’une ration alimentaire non adaptée
- De l’ennui
- D’une demande d’attention
- D’un ou plusieurs besoins non comblés
- D’une forte accumulation émotionnelle (qui peut être de la peur, de la frustration, du stress…)
- D’un renforcement involontaire de la part de l’humain
- D’une maladresse : la queue de toutou qui passe trop près du vase posé la table basse, ou encore mimi qui saute, perd l’équilibre et plante ses griffes de toutes ses forces sur le premier support qui se trouve sous ses pattes … nous ne sommes pas forcément là pour le voir, mais il s’agit parfois tout simplement d’un accident !
* Attention ! Pensez à toujours vérifier l’état de santé de votre animal, surtout si un comportement apparaît subitement (conduites agressives, besoins en dehors du bac à litière, aboiements prolongés etc.).
Banaliser, Anticiper
Lorsque la « bêtise » est faite, essayez de rester le plus neutre possible. Ignorez au maximum afin de ne pas créer un évènement autour de la situation. Vous pouvez également rediriger l’attention ou le comportement sur un autre objet ou une autre activité. Par exemple si votre chien mordille un pied de chaise, vous pouvez lui proposer de la mastication adaptée ! N’oubliez pas que les comportements tels que les griffades ou la mastication font partie intégrante de leur répertoire comportemental. Ce sont même des besoins fondamentaux. A ce titre, vous ne pourrez pas empêcher leur production. En revanche, vous pouvez proposer des alternatives qui vous conviennent pour que votre poilu puisse les exprimer librement.
En parallèle, plutôt que d’agir négativement sur les comportements non désirés, essayez de féliciter les comportements souhaités. L’apprentissage sera plus efficace dans ce sens ! La récompense est toujours mieux comprise que la punition.
Dans le meilleur des cas, il faut surtout anticiper pour empêcher la (re)production du comportement dérangeant. Pour cela, il est nécessaire de combler les besoins de votre petit compagnon, et de gérer l’environnement (délimiter l’espace, ranger, protéger/rendre inaccessible, instaurer une belle relation, etc.). Ainsi, personne ne sera mis en difficulté !
Faire appel à un professionnel
Enfin, n’ayez pas honte ou peur de vous faire aider par un comportementaliste. Les professionnels sont là pour vous conseillez et vous accompagner avec votre compagnon à 4 pattes !
Vous avez du mal à comprendre votre animal ? Vous avez l’impression de ne pas réussir à communiquer avec lui et obtenir son écoute ? Les comportements dérangeants deviennent récurrents ? Vous vous sentez dépassés, vos tentatives d’améliorer la situation ne marchent pas ?
N’hésitez pas à venir m’en parler (pour me contacter, c’est par ici) !
