Le vieillissement est une étape inévitable de la vie, et avec celui-ci viennent généralement s’ajouter des difficultés médicales et comportementales. S’occuper d’un animal vieillissant demande de l’attention et des ajustements à différents niveaux. En lui offrant le soutien et les soins appropriés, vous pourrez ainsi aider votre animal à vieillir en bonne santé et heureux.
Dans cet article je vous partage donc mes conseils pour aider et accompagner au mieux votre animal vieillissant, afin de lui permettre de vivre pleinement ses dernières années à vos côtés.
Surveiller la santé de mon animal
Les soins préventifs
Le suivi vétérinaire de votre poilu est nécessaire à tout âge mais d’autant plus crucial à mesure qu’il vieillit. L’organisme est plus fragile : le fonctionnement des organes est affecté et le système immunitaire devient moins performant [1,2,3]. L’animal est donc plus susceptible de développer des maladies ou douleurs chroniques [4] (arthrite, diabète, maladies cardiaques/rénales, hyperthyroïdie, etc.). Les examens et bilans santé complets et réguliers permettent une détection précoce des problèmes de santé, et donc une prise en charge plus rapide avec des soins plus efficaces (et moins coûteux à terme) [8].
C’est pourquoi il est recommandé de planifier deux visites annuelles chez votre vétérinaire [8].
En parallèle, des séances d’ostéopathie, ou encore de physiothérapie, peuvent être envisagées pour aider et soulager votre petit compagnon.
Les soins et l’entretien quotidien
En vieillissant, que ce soit lié à une diminution de sa souplesse ou à des douleurs, votre animal peut avoir du mal ou ne plus réussir à faire sa toilette, entretenir son pelage [4]. Vous pouvez donc l’aider à se nettoyer, le brosser davantage.
De même pour les griffes qui ne seront plus usées et/ou entretenues autant. Or des griffes trop longues auront un impact sur la locomotion et la mobilité de votre petit poilu. Elles peuvent occasionner une gêne importante voire des douleurs. Vous pouvez donc à ce niveau aussi, aider votre animal en surveillant et en coupant régulièrement ses griffes (ou profiter des visites vétérinaires pour le demander).
Soyez également vigilant sur l’hygiène dentaire de votre petit compagnon (accumulation de tartre, infections, etc.). Vous pouvez l’inciter à mastiquer, lui brosser les dents, et faire contrôler régulièrement l’état des dents et gencives par le vétérinaire.
L’observation du comportement au quotidien
Soyez attentif aux changements de comportement et d’habitude de votre boule de poils, qui pourront vous alerter sur son état de santé et fournir de précieuses indications pour un éventuel diagnostic médical :
- Les comportements alimentaire et dipsique (prise de boisson)
- Les changements soudains ou l’apparition de comportements « anormaux », tels que l’agressivité (notamment suite à une manipulation ou une caresse à un endroit douloureux), des vocalisations, une perte d’entrain etc. (vous pouvez retrouver plus de détails à ce sujet sur ce post instagram)
Revoir l’alimentation
Votre petit compagnon mange plus, prend de l’embonpoint ? Ou au contraire, devient difficile et plus sélectif avec la nourriture ?
Alimentation et santé sont étroitement liées. Une alimentation inadaptée impactera la corpulence, ce qui pourra alors aggraver certains problèmes de santé ou en entrainer de nouveaux. Il est donc important de maintenir une bonne balance énergétique en adaptant l’alimentation aux besoins nutritionnels et au rythme de vie de votre animal [4].
Déjà, les capacités du système digestif changent avec le temps. Par exemple, l’absorption de certains nutriments ou encore la digestion des protéines et du gras ont tendance à diminuer [1,2,4,6].
De plus, plusieurs facteurs accompagnant la vieillesse peuvent entrainer une fluctuation de l’appétit de votre chat/chien, notamment :
- Certaines pathologies
- L’état de la dentition
- L’évolution des goûts et préférences alimentaires
- La diminution de l’activité
- L’état émotionnel et psychologique (ennui, stress, déprime…)
Voici donc ce que vous pouvez faire pour réguler la prise alimentaire de votre vieux chien/chat :
- Changer l’alimentation et/ou ajuster la portion alimentaire afin qu’elle soit plus adaptée à la dépense énergétique et au métabolisme de votre animal [2,4,7]
- Intégrer plus de nourriture humide/souple, en humidifiant par exemple les croquettes si votre animal a du mal à mâcher [4,6]
- Inciter à manger en mélangeant à la ration alimentaire d’autres aliments plus appètent [6]
- Proposer une nourriture tiède, qui sera plus odorante [4,6]
- Rester près de lui et l’encourager à manger, voire l’aider pour se nourrir [4]
Il est important d’inciter à boire pour prévenir la déshydratation. N’hésitez pas à disposer des bols d’eau fraiche supplémentaires dans l’environnement [1,2,4,6].
Optimiser le milieu de vie : confort et sécurité avant tout !
Il est important d’adapter le milieu de vie aux besoins changeant de votre boule de poils. Certains aménagements dans l’environnement peuvent grandement améliorer la qualité de vie et le bien-être de votre animal âgé [3]. Pour cela, il est important de :
- Faciliter les accès aux endroits fréquentés et aux ressources
- Ajouter des rampes [6,7] ou des petites marches pour accéder aux hauteurs
- Abaisser l’entrée de la litière
- Surélever les gamelles [6,7]
- Sécuriser l’espace (barrières, revêtements antidérapants [7]…)
- Aménager une pièce/zone calme pour lui si besoin
Avec l’âge, la sensibilité aux variations de température augmente. Votre petit compagnon à 4 pattes peut rencontrer des difficultés à réguler sa température corporelle. Vous pouvez donc l’aider à se réchauffer en hiver (couvertures, bouillotes, manteau…) et se rafraichir en été (tapis rafraichissant, hydratation, humidification du pelage…).
Enfin, les animaux vieillissant peuvent être davantage sensibles aux changements. Maintenir un environnement stable et une certaine routine quotidienne permettront de minimiser le stress [3,5,7].
Adapter les activités : maintenir sa santé mentale et physique
En vieillissant, votre animal sera moins actif. Après une période d’activité, la récupération sera aussi plus longue, et c’est normal ! Il faut bien évidemment respecter ses temps de repos. Cependant, il est primordial de ne pas encourager la sédentarité, mais plutôt continuer de le stimuler mentalement et physiquement (balades, jeux de recherche, jeu de réflexion…) [5,7]. Rester actif aidera votre petit compagnon à combler ses besoins, contrôler son poids, maintenir sa mobilité et ses facultés mentales [5], mais aussi prévenir le déclin cognitif et éviter l’ennui (et la déprime). Au moins 40 à 45 minutes d’activité par jour sont recommandées [8].
Les exercices proposés seront néanmoins à adapter à la condition médicale et aux capacités physiques et intellectuelles de votre petit protégé. Cela va se jouer sur la nature des activités proposées, mais surtout l’intensité et la durée ! Par exemple pour un papi (ou une mamie) chien, vous pouvez adapter les balades en ralentissant votre rythme de marche, en faisant des pauses et en diminuant la distance parcourue.
Ajuster le relationnel et la communication
Tout au long de la vie et de votre cohabitation, la relation avec votre animal évoluera ! Les interactions avec un chiot/chaton ne seront pas les mêmes qu’avec un chien/chat adulte, sénior ou gériatrique (dernier stade de vie). Mais n’oubliez pas que la vie de nos petits compagnons est courte, et que c’est une chance de les voir vieillir à nos côtés ! Le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire, c’est surement d’être présent pour lui et de continuer à lui donner tout votre amour ! Soyez compréhensif et patient avec votre animal âgé. Il aura besoin de soutien et réconfort.
S’occuper d’un animal âgé peut parfois être épuisant, tant physiquement que mentalement. Gardez en tête qu’il fait de son mieux et que ce n’est pas évident pour lui non plus de faire face à tous ces changements. En vieillissant, votre petit compagnon verra probablement ses sens et ses fonctions cognitives diminuer [1,2]. Il va percevoir son environnement différemment, prendra plus de temps à accomplir certaines tâches, répondre à vos demandes, s’adapter, etc. Il se peut qu’il se mette à régresser sur certains apprentissages également [1,5]. Votre présence et vos encouragements le rassureront et permettront de faciliter ces périodes de transition. Vous pouvez ajuster votre communication pour l’aider, en utilisant par exemple davantage de signaux sonores ou des gestes.
Si vous souhaitez mieux comprendre votre animal âgé, et/ou en savoir plus pour l’accompagner au mieux, n’hésitez pas à vous rapprochez d’un comportementaliste pour un accompagnement personnalisé.
Références
[1] Bellows, J., Colitz, C. M., Daristotle, et al. (2015). Common physical and functional changes associated with aging in dogs. Journal of the American Veterinary Medical Association, 246(1), 67-75
[3] Chambers, H. (2023). My Senior Dog: A Complete Guide to Caring for Your Old Dog. The Publishing Den
[4] Churchill, J. A., & Eirmann, L. (2021). Senior pet nutrition and management. Veterinary Clinics: Small Animal Practice, 51(3): 635-651
[6] Groves, E. (2019). Nutrition in senior cats and dogs: how does the diet need to change, when and why? Companion Animal, 24(2): 91-101
[7] O’Brian, M. (2024). Behavior Considerations for Aging Dogs and Cats. Introduction to Animal Behavior and Veterinary Behavioral Medicine, 461